Un Singe en Hiver (1962) – Michel Magne – LP vinyl

UN SINGE EN HIVER – Michel Magne (1962)
French Cinema Soundtrack – PCR049 — OUT sept 3rd 2021
Vinyl Limited Edition


Texte : Jean-Emmanuel Deluxe
Arwork : Albert S. Rivera
Réalisation : Alexis Kacimi

Side A
1. Un Singe en Hiver
2. Yang-Tse-Kiang
3. Corrida Ethylique
4. China Jazz Hot

Side B
6. Pekin-Buenos Aires
7. L’Amitié
8. Sol de Espana
9. L’Adieu (final)
FR
Au début des années soixante, Michel Magne est déjà un nom reconnu mais il porte encore une étiquette « rive gauche », certainement à cause de ses musiques d’avant-gardes (« Musiques Tachistes »), ses collaborations avec Françoise Sagan, ainsi que sa mise en musique de textes de Jacques Prévert, Charles Péguy et Bernard Dimey pour le magnifiquement christique, « La mort d’un homme (chemin de croix) » (sur Barclay en 1961). La donne change soudain avec ses compositions pour le film « Gigot », réalisé par Gene Kelly avec Jackie Gleason, le roi de la « mood music », redécouvert aujourd’hui grâce à des personnalités tels que Joseph Lanza et Boyd Rice.

À la nomination des Oscars, le nom de Michel Magne est cité ; ce qui lui ouvre les portes de Hollywood, mais peu enthousiasmé à l’idée de devenir un californien, il préfère rester à Paris. C’est ainsi qu’auréolé de sa nouvelle gloire, un cinéma plus « grand public » lui fait les yeux doux. À commencer par Henri Verneuil pour « Un singe en hiver » avec en vedette rien de moins que le plus grand nom de l’époque, Jean Gabin et un « jeune qui monte », Jean-Paul Belmondo. Quel cinéma populaire n’avons-nous pas là ! avec des dialogues d’Audiard d’après un roman d’Antoine Blondin. Une « qualité française » que n’appréciaient pas les tenants de la nouvelle vague sous emprise idéologique. Alors que ce « cinéma de papa » n’est rien de moins que le reflet d’un certain esprit de fronde gaulois, à la fois farouchement individualiste et qui, revenu de toutes les idéologies, n’a pas envie à l’instar de la chanson de Brassens de « mourir pour des idées ».

La musique de Magne reflète les dérives nostalgiques d’Albert Quentin (Jean Gabin) qui après une jeunesse aventureuse passée sur le Yang-Sté-Kiang, vit « rangé des voitures » avec sa femme Suzanne (Suzanne Flon) rencontrée à la Bourboule et qui s’occupe de la destinée de l’hôtel Stella à Tigreville (en réalité Villerville dans le calvados normand), et de Gabriel Fouquet (Jean-Paul Belmondo) jeune publicitaire qui a brisé son cœur à Madrid. Tout le génie de Magne se situe dans l’évocation de l’Espagne ou de la Chine, non pas telles qu’elles l’étaient à l’époque, mais telles que se les représentent ces deux protagonistes qui n’ont pas « le petit vin, ni la cuite mesquine ». Deux rêveurs qui s’offrent une « parenthèse enchantée » qui, « o tempora, o mores » n’ont pas à se soucier des antispécistes (apologie de la tauromachie), des concepts de réappropriation culturelle (Chine et Espagne de carte postale) et de loi Évin (saoulographie élevée au rang des beaux-arts). Voilà un bien bel album que vous pourrez vous repasser chaque fois que des bien-pensants s’en prendront à vos libertés fondamentales.

ENG
In the early sixties Michel Magne has already made a name for himself though pigeonholed as “rive gauche” owing to his experimental compositions (« Musiques tachistes »), his collaborations with Françoise Sagan and his musical adaptations of Jacques Prévert, Charles Péguy and Bernard Dimey for the magnificently Christ-like « la mort d’un homme (chemin de croix) » (Barclay, 1961).

Things suddenly change when composing the music for « Gigot » by Gene Kelly and with Jackie Gleason the king of “mood music” rediscovered today by people like Joseph Lanza and Boyd Rice. When nominated at the Oscars, as the doors of Hollywood open wide Michel Magne chooses to remain in Paris feeling no enthusiasm at the idea of becoming a Californian.

From then on, wreathed in success as he is, a more popular cinema is making eyes at him. Starting with Henri Verneuil with « A Monkey in Winter » starring nothing less than the greatest name of the time in France, Jean Gabin and a “rising newcomer”, Jean-Paul Belmondo. What a popular cinema have we got here ! with dialogs by Michel Audiard from the book by Antoine Blondin. A “french quality” that would not be to the taste of the nouvelle vague aficionados. Rather, this “daddy’s cinema” is nothing less than the reflection of a certain Gaulish spirit of rebellion, all the same fiercely individualistic and that, disabused of all ideologies, doesn’t want to die for ideas as the song by Georges Brassens goes.

The Music of Michel Magne outlines the nostalgic wanders of Albert Quentin (Jean Gabin) who after an adventurous youth on the Yang-Ts-Kiang now lives a quiet life with Suzanne (Suzanne Flon) whom he met at the Bourboule and manages the Stella hotel at Tigreville (actually Villerville in the Normand Calvados) and takes care of Gabriel Fouquet (Jean-Paul Belmondo), a young adman whose heart was broken in Madrid. The genius of Magne is found in his evocations of Spain and China not as they were at the time but as the two main characters picture them with the help of not just a few drinks. Two dreamers treating themselves to a blessed interlude where « o tempora, o mores » they do not have to cope with anti-speciesism (apology of bullfighting, cultural appropriation concepts (stereotyped Spain and China) nor the Évin law (elevation of inebriation to a fine art status). Here is a jolly good record you will want to go back to every time the right-minded ones try to mess with your basic rights.

25,00 

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