Initials MB – Bang Bang !
Les séries de velours vol.2 – PCR065 — OUT NOV 3rd, 2023
Vinyl Limited Edition (300 copies)
Texte : Jean-Emmanuel Deluxe
Artwork : Albert S. Rivera
Side A
1. Fuzz du Dimanche
2. Western in Paris
3. Somebody Say
4. Growly Owl
5. Melancholia
Side B
6. J’irai à Roubaix
7. Goodbye Lazy
8. Torpeur sur le Nil
9. Hello Sisters
10. Chat Chat
11. Sophia sous LSD
FR
Le temps vous manque. Les bribes d’un passé fané vous rattrapent sans même que leurs
souvenirs vous atteignent. Des images de Westerns surannés vous parviennent. Des
ambiances sombres, des scènes éclairées à la bougie où les dialogues oscillent entre
sérieux et démonstrations virilistes nimbées d’humour. Un langage qu’Audiard n’aurait pas
renié. La mélancolie, l’emphase, la grandiloquence, puis la nostalgie à nouveau. Qu’est-ce
qu’il vous arrive ? Vos repères se brouillent, vous admettez avoir déjà connu ces sensations
mais impossible de dire où ni quand. Votre mémoire vous joue-t-elle des tours ? Était-ce une
scène de film ou un instant vécu ? Ça y est, sans volonté aucune, vous êtes accro. Initials
MB arrive à vous faire revivre des scènes que vous n’avez jamais vécues. Il y a chez ce
multi-instrumentiste un amour des sonorités sixties et seventies, et surtout une facilitée
insolente à les reproduire, qui touche à l’évidence.
Maxime Baderspach, de son vrai nom, a longtemps favorisé les ri s de guitares et les
tempos rapides avant de se (re)découvrir une véritable passion pour les bandes originales
de films des années 60-70. Après deux albums solo orientés vers la pop de ces années
mythiques et fantasmées, il s’entoure d’invités spontanés de la scène lyonnaise : Rémy
Kaprielan à la batterie, Léa Vignoud et Roxane Boucher à la flute , Sandrine Hanart et
Thibauld Labey de Trumpets of Consciousness aux chœurs morriconiens. On ne fera pas
l’affront d’expliciter d’où provient le pseudonyme d’Initals MB; les amateurs du maître
chansonnier Gainsbourg retrouveront certains accents et tics de son travail dans Growly
Owl, morceau aux pianos trafiqués patibulaires qui pourrait nous évoquer aisément une
scène de bar dans laquelle Jean Gabin tiendrait la vedette. Seriez-vous plutôt Spaghetti ?
Melancholia vous ramènera aux envolées mélodiques du génie de Morricone. J’irai à
Roubaix, elle, nous ramène de manière évidente au François de cette même ville.
On ne ressent aucune volonté chez Initials MB de sonner rétro. Au contraire, les éléments
psychédéliques présents dans son travail, les basses mélodiques et incisives, les grooves
hypnotiques, les orgues Hammond et autres épinettes font partie de sa langue musicale
naturelle. Un véritable fétichisme de ces sonorités qui ne vire toutefois pas au pastiche.
Initals MB, plus inspiré par la musique que les paroles, compose des instrumentaux de films
imaginaires, en jouant avec les codes monolithiques et les contraintes immuables du genre ;
ici un thème accrocheur ne revient jamais, là une structure emprunte des chemins sinueux
non linéaires. Vos esprits vous reviennent. La chaleur de ce monde qui vous quitte
commence à vous manquer. Pas d’inquiétudes, retournez soigneusement le disque pour
présenter la face B à votre diamant et «Bang, Bang !», c’est reparti.
EN
You miss the time. Bits and pieces of a faded past catch up with you without their memories
even reaching you. Images of outdated Westerns come to mind. Dark atmospheres, candlelit
scenes where the dialogue oscillates between seriousness and virile demonstrations tinged
with humour. A language that Audiard would not have disowned. Melancholy, emphasis,
grandiloquence, then nostalgia again. What’s happening to you? Your bearings become
blurred, you admit to having experienced these sensations before, but you can’t say where or
when. Is your memory playing tricks on you? Was it a scene from a film or an actual
moment? That’s it, you’re hooked. Initials MB can make you relive scenes you’ve never
experienced before. This multi-instrumentalist has a love of the sounds of the sixties and
seventies, and above all a cheeky ease of reproducing them that’s almost self-evident.
Maxime Baderspach, his real name, spent a long time favouring guitar riffs and fast tempos
before (re)discovering a real passion for 60s and 70s film soundtracks. After two solo albums
focusing on the pop of those mythical, fantasised years, he has surrounded himself with
spontaneous guests from the Lyon scene: Rémy Kaprielan on drums, Léa Vignoud and
Roxane Boucher on flute, and Sandrine Hanart and Thibauld Labey from Trumpets of
Consciousness on Morriconian backing vocals. We won’t insult you by explaining where the
pseudonym Initals MB comes from. Fans of the master songwriter Gainsbourg will find
certain accents and tics of his work in Growly Owl, a track with patient, doctored pianos that
could easily remind us of a bar scene starring Jean Gabin. Are you more of a spaghetti man?
Melancholia will take you back to the melodic flights of Morricone’s genius. J’irai à Roubaix
(I’m going to Roubaix), on the other hand, takes us right back to the François of Roubaix.
Initials MB has no desire to sound retro. On the contrary, the psychedelic elements in their
work, the melodic, incisive bass, the hypnotic grooves, the Hammond organs and spinet, are
all part of their natural musical language. It’s a fetish for these sounds that never turns into a
pastiche. Initals MB, inspired more by the music than the lyrics, composes instrumentals for
imaginary films, playing with the monolithic codes and immutable constraints of the genre;
here a catchy theme never returns, there a structure takes non-linear winding paths. Your
spirits return. You’re beginning to miss the warmth of the world you’re leaving behind. Don’t
worry, just carefully turn the record over to present the B-side to your diamond and “Bang,
Bang” you’re off again.