The Necessary Separations – LP vinyl

The Necessary Separations LP (Mauvaise Foi Records – 2019)

Comme son nom l’indique presque, The Necessary Separations réunit des trajectoires que la contingence avait négligemment éparpillées. Il faut au moins ça pour écrire un beau disque de country-rock à Paris. On connaît Nick Wheeldon (guitare et voix) de ses multiples projets garage, folk ou rock’n’roll (39th & the Nortons, Os Noctambulos, Dead Melodies…), on sait que dernièrement le bassiste J.B. s’est occupé à écrire et à jouer ses propres chansons (J.B. Amann), que Cédric a assuré la batterie dans les groupes de soul de Q-Sounds Recording, que Sébastien (ex-Bewitched Hands, claviers) a encore étoffé sa carrière, et on pense que Chris a perfectionné sa maîtrise de la guitare steel — un des petits secrets de ce disque, qui en compte mille.

Ce beau monde s’est rencontré il y a bientôt un an, puis The Necessary Separations ont pris le temps de se comprendre et de peaufiner leurs chansons de concert en concert, faisant notamment la première partie de la tournée d’El Goodo. Ce disque est leur premier. La pratique des musiciens parle pourtant : il y a un savoir-faire d’artisan dans cet album longuement travaillé, où chaque note est assurée d’être où elle est, et chaque chanson semble comme un être organique, chaud et fragile. Au fil des morceaux, on pourra prêter l’attention tantôt aux parties de piano ou aux chœurs, discrets et élaborés, tantôt aux guitares, traînantes ou éclatantes, tantôt aux timbres chauds des voix.

Toutefois, c’est par l’émotion que le disque résonne et reste. Des ballades comme « Keep On Running » ou « The Crawl » laissent songeur : qui est capable de tenir, dans une chanson, la tendresse d’aussi près ? On pense alors à Neil Young, à Harvest et à On The Beach, à Gene Clark — ou, plus proche, au Longtime Companion de Sonny & the Sunsets. Les chansons bercent par leur mélancolie, mais éclaircissent le regard et fortifient l’âme — prenez « The Forgiving Kind » ou « Suicide ». Les paroles, retranscrites dans un insert, permettent d’apprécier l’écriture de Nick et Chris, la simplicité des thèmes — some misunderstandings of broken hearts —, la force des images — there’s silence / behind the castle walls / longing for / the bridge to fall. Anna Henrotte-Bois, qui s’est peut-être souvenue de Félix Vallotton, donne à ces 11 compositions une pochette doucement mystérieuse — un tour qui leur va très bien.

30,00 

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